L’histoire de la commune d’arrondissement de Ngaoundéré 2ème, découle de l’histoire de la ville de Ngaoundéré, qui est à son tour, intimement liée à celle des Foulbés venus de la vallée du Sénégal. Les premiers arrivent au Cameroun au XV ème siècle et cohabitent pacifiquement avec les peuples qui les ont précédés dans l’occupation de la région. Concernant le plateau de l’Adamaoua, il faut attendre le début du XIX ème siècle pour voir les Foulbés s’intéresser à cette partie du territoire, à la suite de la révolte de l’un de leurs chefs, OUSMANOU Dan FODIO, qui voulait imposer l’autorité de l’Islam, à la population autochtone animiste, l’un d’eux ARDO DJOBDI choisit de s’implanter aux sommets du Mayo MBIBAR, à l’emplacement d’un ancien village MBOUM (ethnie dominante) vers 1880.

Ce lieu s’appelait Ngw-a-ndéré (montagne à la forme du nombril), relatif à la forme du rocher surmontant la plus grande colline de la région, qui va plutard donner son nom à la ville. Celle-ci va se développer progressivement autour de l’emplacement que s’était réservé ARDO DJOBDI (actuel palais du Lamido), avec l’arrivée de Gornin et Garoua.

Vers 1860-1865, le 3ème chef, ARDO Issa fait ériger les remparts et creuser des fossés pour protéger la ville des attaques du Chef de Tibati. Avant la fin du XIXème siècle, Ngaoundéré est la 2ème ville du Nord Cameroun, après Garoua sous le commandement du capitaine CREMER VON CLAU-SBRUCH, la ville est conquise par les Allemands en août 1902 avec abolition de l’esclavage et nouveau découpage territorial. Les quartiers étrangers comme Langui et Troua Mala se développent. Les quartiers modernes sont crées selon l’usage colonial. Comme toutes les villes africaines en période d’occupation, la ville de Ngaoundéré n’a pas échappé à la division spatiale. C’est ainsi que le quartier commercial sera réservé aux Européens et le quartier résidentiel pour les subalternes venus du Sud-Cameroun.

En 1925, la Mission Protestante Norvégienne installée au Sud-ouest de la ville, va accélérer la dynamique spatiale. Entre 1950-1960 on a assisté à la création des nouveaux quartiers comme Baladji I, Joli-soir, et Sabongari. En 1952, la ville compte 12400 habitants. Après l’indépendance, la ville s’étend vers le Nord(Madagascar) et

atteind dans les années 1970 les limites naturelles imposées par les cours d’eau qui entourent la ville : Soumsoum à l’Est et au Sud, Mabanga au Nord et Mbibar à l’Ouest. La ligne de chemin de fer ouvert en 1974 double au nord la barrière du Mayo Mabanga.

Des nouveaux quartiers naissent au-delà des barrières naturelles, la forte démographie oblige. Il s’agit de Gada mabanga, Mbideng, Burkina et Bamyanga dans lesquels on raconte une multitude d’ethnies. En 1984, Ngaoundéré est doté d’un plan directeur d’urbanisme.

Avec la création de la province de l’Adamaoua en 1984, les communes ont vu le jour dans le but de gérer les activités de développement à la base. Dans le souci de transférer les ressources et les compétences aux communes par l’Etat, les provinces ont été remplacées par les régions en 2008. C’est cette date, qui a signé l’acte de naissance des communes d’arrondissements actuels suite à l’éclatement des anciennes communes rurales et urbaines. C’est ainsi que le décret N° 2007/117 du 24 Avril 2007 consacre la création de la commune d’arrondissement de Ngaoundéré 2ème dont le tout 1er maire fut MOHAMAN HAMATOUKOUR qui a déjà fait ses preuves à ce poste comme maire de l’ancienne commune urbaine de cette ville. Il restera 6 ans à la tête de cette collectivité territoriale décentralisée (de 2008 à 2013).

Quelques mois après avoir brigué un autre mandat, ce militant des 1ères heures de l’UNDP, a été contre toute attente, arraché à la vie, laissant derrière lui, la ville et la mairie qu’il n’a pas fini de servir. Heureusement avant de se retirer de la scène, il a pu préparer la relève. Relève incarnée par la personne de Monsieur IDRISSOU ABANA, un homme sur qui peu des parieurs auraient misé. Le 2ème maire de l’histoire de cette commune, préside avec dextérité et témérité aux destinées de la CANN II, qui est plus que jamais au cœur de la décentralisation.